Aux joints de la terrasse, poussent des herbes folles
Où, des oiseaux, le soir, viennent y picorer
Quelques miettes de pain éparpillées au sol,
On les entend longtemps becqueter, caqueter.
Au fond c'est un étang sorti d'un bras de mer
Qui étire la vue au delà des roseaux
Qui se penchent sous le vent qui nous vient de la terre
Et caresse en silence la surface de l'eau
Quelques oiseaux sauvages viennent se reposer
Leur vie n'est que passage mais c'est une vie forte,
Vivre et ne rien avoir et ne rien désirer
Qu'un peu de nourriture et le vent qui les porte
Les oiseaux de l'étang et ceux de la terrasse
N'ont rien d'autre en commun que des becs et des plumes
Il n'est point d'avenir en eux qui les tracasse
Ils ne travaillent pas pour une gloire posthume
Leur vie, c'est être un jour... et peut être demain
Et trouver leur pitance au cœur de la nature
Nourrir leur petits, leur apprendre un chemin
Pétri de liberté, ne pas bâtir de murs.
Les hommes les regardent, les admirent, en ont peur,
Et les envient souvent, mais eux, ils n'en ont cure
Un jour se sont aimés sans même s'offrir de fleurs
D'un amour trop grand, d'un amour trop pur
Certains seront fidèles, tout au long de leur vie
Et d’autres plus volages sans poser de questions
L’important c’est d’aimer et c’est de vivre...
De voler près du ciel, de changer d’horizon
Les hommes, les bourgeois, les nantis les regardent
Qui possèdent leurs femmes, leurs autos, leurs maisons
et reçoivent du ciel sans qu’ils y prennent garde
la fiente des oiseaux qui leur souille le front
Au fond de la terrasse un bras de mer rougeoie
Le chant d’amour d’un oiseau sur la vague s’ étend
Et couvre les jurons de ces hommes sans joie
Les oiseaux font parfois sourire les étangs
Corse 29 08 2016