mardi 18 mars 2014

Cherbourg

Cherbourg

Lundi, le bassin du commerce a débordé
Plus de Cent dix de coefficient de marée
La mer s'est invitée sur les routes des autos,
Les passants, étonnés, caressent les bateaux.

Je revois à Cherbourg ma petite grand mère
Et son bout de jardin au bord de sa rivière
Où, à l'heure de manger elle portait sa bassine
Remplie de linge et de tabliers de cuisine.

Devant le pont tournant, sortaient de l'Arsenal
métalliers et soudeurs, emportant leur journal
Où était notée l'heure de la grande marée
Où le Queen Mary pourrait toucher le quai.

Le dimanche, quelquefois, plage Napoléon
Comme lui je pointais vers la perfide Albion.
La rade s'étendait et frisait sous la houle
Quand le vent descendait de la Montagne du Roule.

Arrivé à l'octroi, au sortir de la ville
Je cherchais du regard la rue de Tourlaville
où résidait mon oncle, penché dans son jardin
depuis l'aube et les premières lueurs du matin

Au bassin du commerce, aujourd'hui sous les eaux
Nos pas sont effacés, disparus bien trop tôt,
Effacé le baiser donné face à la mer
Sur ton front ridé de petite grand mère.

Lundi le bassin du commerce a débordé
Plus de cent dix de coefficient de marée.


photo Lemesle Emmanuelle

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